Connaître les 12 causes du cancer de la prostate pour l’éviter et/ou éviter les récidives
Categories: Cancer-Risks, Lettres | Published On: 24 octobre 2024 |

Connaître les 12 causes du cancer de la prostate pour l’éviter et/ou éviter les récidives

UN FLÉAU SOCIAL

pour 1 homme sur 8

et 1 homme sur 7 à partir de 70 ans

Les chiffres : nombre de nouveaux cas et gravité

Notre objectif : réduire chaque année le nombre de nouveaux cas d’hommes atteints par le cancer de la prostate.

  1. En France : 66.000 cas en 2020
  2. Dans le monde 1,4 million en 2020 et 375.300 décès
  3. En 2017 on comptait en France 643 156 cas en cours de traitements.
  4. Troisième cause de décès chez les hommes : 10 000 hommes décèdent chaque année du cancer de la prostate.

Son hormono-dépendance (1)

Le cancer de la prostate est un cancer hormono-dépendant, essentiellement dépendant de l’hormone masculine, la Testostérone fabriquée par ses testicules et en faible quantité (5%) par les glandes surrénales ou apportée en excès par voie médicamenteuse.

Le récepteur aux androgènes (AR) est un acteur important associé au développement et à la progression du cancer de la prostate.


Son diagnostic précoce est d’abord biologique.

Au début aucun trouble n’est signalé, ni urinaire ni sexuel.

A partir de 50 ans le dosage sanguin du marqueur PSA = Prostatic Specific Antigène est indiqué 1 fois par an.

  • Son taux normal est inférieur à 4ng/ml
  • Au delà 4ng/ml de sang, il peut s’agir :
    • d’une adénome prostatique ou Hypertrophie Bénigne de le Prostate (HBP)
    • d’une lésion suspecte de la prostate..

La surveillance annuelle permet de suivre l’évolution du taux de PSA qui devient suspect lorsqu’il double en l’espace de 12 mois.

Deux examens complémentaires sont alors nécessaire :

  • Échographie pour évaluer le volume de la prostate et analyser la glande prostatique (homogène ou hétérogène) et sa capsule.
  • Une IRM prostatique est indispensable en cas d’anomalie à l’échographie qui orientera vers des biopsies (10 à 12) par prélèvements dans la glande elle même.

Le diagnostic tardif est encore trop fréquent.

Les troubles sont en général des douleurs osseuses dues à des métastases le plus souvent vertébrales au niveau lombaire, le bassin ou les hanches. Le diagnostic est réalisé par les radiographies osseuses des zones douloureuses et par la scintigraphie osseuse.


LES CAUSES (2) CONNUES ET QUI FONT L’OBJET DE RECHERCHE

1/ L’âge en prenant en compte depuis quelques années du rajeunissement de la population atteinte.

  • Nous avons du prendre en charge des hommes atteints, l’un à 39 ans (bodybuilder), d’autres cas entre 40 et 50 ans.
  • 66% des hommes atteints ont plus de 65 ans.
  • Le cancer de la prostate est une forme de vieillissement précoce de l’organisme et de la prostate en particulier.


2/
La génétique

  • Il faut distinguer l’hérédité (mon père, mon grand père, mon frère, mon oncle ont été atteints) de la génétique quand un gène protecteur a été muté et ainsi est devenu un oncogène ou gène activateur.
  • Chez les sujets jeunes, ou en cas d’hérédité dans la famille, on recherche la mutation du gène :
    • Le gène BRCA2 (BR = Breast = Sein – CA = Cancer). 11,5% des cas de cancers de la prostate au stade métastatique présentent des altérations des gènes BRCA dans leur tumeur.
    • Le gène HOXB13 est présent dans les cancers de la prostate qui peuvent envahir la vessie et absent quand c’est le cancer de la vessie qui envahit la prostate.


3/ Obésité et surpoids liés à une alimentation industrielle

  • On parle de syndrome métabolique quand à la suralimentation s’ajoute la consommation d’alcool en excès (vins à raison de plusieurs verres par jour + alcools fort trop souvent.
  • Les excès de vitamine D par prescription abusive – sans tenir compte des taux normaux – augmentent les risques (3).


4/ Mauvaises habitudes alimentaires avec les régimes hyper-insuliniques

  • Alimentation trop glucidique, qui impose la fabrication par le pancréas d’insuline qui stocke les sucres en excès en gras proinflammatoire.
  • La répartition du gras est surtout viscérale dans le bas ventre autour de la prostate. Ce gras en excès est cancérigène.


5/ Alimentation pro-inflammatoire avec trop de produits laitiers animaux et viandes rouges et charcuteries et/ou de phyto-hormones avec le soja.

  • Consommation de trop de facteurs de croissance ”gF” : IgF1 et 2 (Insulin Growth Factor) surtout + EgF (Epidermal growth Factor), et TgF (Transforming growth Factor). Ils sont en cause dans le développement de l’adénome prostatique qui atteint 60% des hommes après 60 ans.
  • Les calcifications dans la prostate visibles à l’échographie sont suspectes de localisation cancéreuse (4).
  • Viandes rouges et charcuteries en excès apportent des acides gras saturés qui créent de l’inflammation.
  • Le soja a une forte activité phyto-oestrogénique chez les femmes mais chez l’homme la stimulation est androgénique, c’est à dire testotéronique.
  • Au Japon les préparations au soja passent par de longues cuissons qui réduisent la stimulation hormonale (5).
  • En Europe comme aux USA, les préparations au soja subissent comme pour les laitages animaux l’ultra haute température (UHT).

6/ Infections prostatiques = prostatites à répétition

  • L’infection de la prostate se traduit par des douleurs intenses de la zone anale et urinaire, brûlures intenses et difficultés à uriner. Le toucher rectal est très douloureux, la fièvre est fréquente.
  • L’antibiothérapie est obligatoire et doit parfois être prolongée. Les récidives sont fréquentes et exigent la reprise des antibiotiques.


7/ Intoxication tabagique et autres addictions respiratoires

  • Tabac et autres drogues (haschich, cocaïne..) réduisent les défenses immunitaires et se surajoutent aux autres facteurs de risques.


8/ Pesticides et perturbateurs endocriniens

  • Ce sont tous les produits utilisés trop largement dans l’agriculture productiviste. Ils sont lipophiles et peuvent se stocker dans les tissus gras.
  • C’est leur accumulation chronique qui est cancérigène.

9/ Les anabolisants du dopage sportif et de la puissance sexuelle.

Ce sont souvent de dérivés de la testostérone.

  • La DEHA : la déhydroépiandrostérone (DHEA) est l’hormone « mère », présente dans l’organisme. Elle est l’origine de la synthèse des hormones sexuelles, testostérone et estrogènes. Sa concentration très élevée dans le sang tend à diminuer avec l’âge ; à l’âge de soixante ans, elle représente 10 à 20 % de sa valeur à l’âge de vingt ans.
  • Chez les sportifs, la DHEA à un effet anabolisant qui justifie son inscription sur la liste des substances dopantes.
  • La DHEA est fabriquée à partir de substances contenues dans le soja ou dans l’igname sauvage.
  • Chez les Bodybuilders, après 40 ans, on observe une perte moyenne de 8% de la masse musculaire tous les dix ans. Entre 30 et 85 ans, on peut perdre jusqu’à 30 ou 40% de ses muscles, souvent remplacée par de la masse grasse.

10/ Les stress de la vie moderne

  • Tous les stress peuvent stimuler en excès nos 2 glandes surrénales qui fabriquent le cortisol, lequel est une hormone qui réduit les défenses immunitaires.
  • Les stress à eux seuls ne peuvent pas déclencher un cancer prostatique, ils s’associent aux autres causes.
  • En cas de cancer, il est important de gérer ses stress s’il le faut en étant accompagné par une équipe de psychologues.

11/ Les papilloma virus et des infections sexuellement transmissibles

  • Les virus HPV, surtout le numéro 16 peuvent être associés et en cause dans les cas de cancer de la prostate.
  • On retrouve aussi les séquelles des infections à gonocoques, au virus Epstein Barr, aux virus de l’herpès simplex type 2 et type 8.
  • Les symptômes de l’herpès rougeurs, cloques, croûtes sont en général peu douloureux, développés sur le pénis, le prépuce, les cuisses, l’anus, les fesses.

12/ La sédentarité (6)

Nul doute que la sédentarité a beaucoup d’inconvénients

  • Le minimum de mouvements du système ostéo-articulaire réduit la vascularisation osseuse, est source d’ostéoporose, d’atrophies musculaires, de souffrance de la moelle osseuse qui jour et nuit ne cesse de fabriquer les globules du sang, les rouges, les blancs et les plaquettes, d’où la réduction de nos défenses immunitaire qui fait le lit du cancer.
  • Un petit état dépressif qui n’ira qu’en s’accentuant et peut faire prendre de mauvaises décisions face aux traitements anticancéreux pourtant indispensables.
  • Des habitudes alimentaires qui varient peu et nous font perdre insensiblement les goûts et l’odorat et conduisent au surpoids et risques d’obésité.

Ni le vélo, ni l’activité sexuelle quelle qu’elle soit n’augmentent les risques de cancer prostatique.

CONCLUSION

Le cancer de la prostate ne tombe pas du ciel.

Si vous prenez conscience des facteurs de risques, vous saurez progressivement les éviter.

Prenez soin de votre prostate, en mangeant mieux et meilleur (plus de végétal que de produits animaux), en ayant une activité physique régulière qui vous plait, en évitant de prendre du poids, en étant toujours optimiste même en avançant en âge.

Bien à vous tous messieurs.

Pr Henri Joyeux

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Notes

(1) Nouvelles avancées du récepteur aux androgènes dans le cancer de la prostate : compte-rendu du 1er Symposium international sur les récepteurs aux androgènes Shérif Mehralivand et al Journal de médecine translationnelle – 22 , Numéro d’article : 71 ( 2024 ) volume

(2) 2022 Update on Prostate Cancer Epidemiology and Risk Factors
—A Systematic Review – Oskar Bergengren et al
Department of Surgery (Urology Service), Memorial Sloan Kettering Cancer Center, New York,
NY, USA – Department of Surgical Sciences, Uppsala University, Uppsala, Sweden Eur Urol . 2023 August ; 84(2): 191–206. doi:10.1016/j.eururo.2023.04.021.

(3)Circulating vitamin D concentration and risk of prostate cancer: a dose-response meta-analysis of prospective studies. Gao J, Wei W, Wang G, Zhou H, Fu Y, Liu N. Ther Clin Risk Manag
2018;14:95–104. [PubMed: 29386901] Cancer incidence and mortality and vitamin D in black and white male health professionals. Giovannucci E, Liu Y, Willett WC. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev 2006;15:2467–72.[PubMed: 17132768]

(4) Calcifications prostatiques : quantification de l’occurrence, de la radiodensité et de la distribution spatiale chez les patients atteints d’un cancer de la prostate – Saurabh Singh , et al. Urol Oncol. 2021 oct. ; 39(10) : 728.e1–728.e6.
10.1016/j.urolonc.2020.12.028

(5) Zhang Q, Feng H, Qluwakemi B, et al. Phytoestrogens and risk of prostate cancer: an updated meta-analysis of epidemiologic studies. Int J Food Sci Nutr 2017;68:28–42. [PubMed:
27687296]

(6) Physical activity in relation to risk of prostate cancer: a systematic review and meta-analysis. Benke IN, Leitzmann MF, Behrens G, Schmid D. Ann Oncol 2018;29:1154–79. [PubMed:
29788165]

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