LES ÉMOTIONS UN WEBINAIRE À VOIR ET REVOIR
Categories: Lettres | Published On: 14 juillet 2023 |

Les émotions. Un webinaire à voir et revoir

Vous pouvez profiter du webinaire en replay iciL’expert invité était Pierre Laur (1) hypnothérapeute et praticien EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing)


Voici la synthèse de nos échanges lors du webinaire

Notre santé n’est pas seulement physique, elle est aussi psycho-sociale, car nous ne vivons pas sur une île déserte mais en communauté, familiale, amicale, professionnelle et nous souhaitons tous dans ces cadres avoir des relations apaisées, préférant les émotions positives aux émotions négatives.

Nous sommes comme les animaux des Êtres capables d’émotions mais avec un plus pour nous, car nous sommes capables de les gérer si nous les connaissons et comprenons vraiment. Dans toutes les cultures, elles sont aussi nombreuses que les couleurs et leurs nuances.

Alors : qu’est-ce qu’une émotion ?Une émotion est une expérience subjective complexe, une réponse psychophysiologique à un stimulus ou à une situation donnée.

Comment les classer ? Soit par la valence (positive et/ou négative) et l’intensité (de faible à fort). Elles sont présentes dans toutes les cultures. Paul Ekman (2), en 1984 a ainsi théorisé 6 émotions de base :

  1. la colère
  2. la tristesse
  3. la peur
  4. le dégoût
  5. la joie
  6. la surprise.

Certains ajoutent « la culpabilité, la honte, et l’intérêt ». Un moyen mnémotechnique pour les retenir :

« CT CHIPS DJ »

Les CT n’ont rien à voir en médecine avec les Centres de Transfusion, mais pour notre sujet avec ces deux émotions : Colère et Tristesse

Les CHIPS : lesquelles ?
Les chips furent inventées par George Crum (chef cuisinier dans le comté de Saragota, près de New York, en 1853). Pour la petite histoire : un client déçu par les frites trop grosses à son goût, renvoie en cuisine le plat. George Crum, pour s’amuser lui renvoie des frites extrêmement fines. Le client est ravi, il en redemande. Et c’est ainsi que naquirent les chips appréciées de la Terre entière. Dans cette anecdote, la colère a stimulé la créativité, la surprise puis la joie. Voici les 5 émotions résumées par l’acronyme ”CHIPS” :

 Culpabilité, Honte, Intérêt, Peur, Surprise.

Et le DJ ? Evidemment vous pensez à David Guetta, le célèbre Disc Jockey compositeur, producteur. Pour notre sujet, il s’agit en réalité de deux autres émotions :

 le Dégoût et la Joie

Nous vivons donc au total 9 types d’émotions les unes après les autres, durant notre vie.
Elles demeurent toutes subjectives.
On distingue les perceptions et les expressions émotionnelles.

1. Les perceptions émotionnelles

On distingue les perceptions émotionnelles et les expressions émotionnelles.

les perceptions émotionnelles peuvent provenir de stimuli :

  • internes, par exemple le changement du rythme cardiaque, du cycle respiratoire, d’un trouble du transit, d’une variation de notre température… la faim, la douleur physique, la tension musculaire ou les changements hormonaux…

et/ ou

  • externes (reçus par nos 5 sens) qui peuvent être mémorisés dans la zone dite ”limbique” des noyaux gris dits centraux, car du centre du cerveau.

Elles peuvent être à la source d’un vrai choc psycho-traumatique.

 On parle alors de syndrome post-traumatique :

  • dans la vie quotidienne quel que soit l’âge, y compris in utero, accident, agressions auditives, visuelles, abus sexuels..
  • face aux catastrophes naturelles ou non (nucléaire), à la guerre…

Ce syndrome doit être pris en charge selon son importance par des spécialistes de la santé : médecins, psychologues, naturopathes, hypnothérapeutes…

La technique EMDR (3) –Désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires-  apparaît comme une technique émergente et rapide pour traiter ces troubles.

Dans l’interprétation de la perception des émotions, le spécialiste devra distinguer : l’intensité de 0 à 10, la durée, la qualité.

La durée est un élément fondamental de l’émotion :  c’est ce qui différencie l’émotion de l’humeur.
Là où la tristesse reste une vague de quelques minutes, la dépression devient un océan et s’installe durablement. L’humeur peut être fluctuante ou chronique entrant dans un état dépressif quand il s’agit de tristesse.

  • dans la vie quotidienne quel que soit l’âge, y compris in utero, accident, agressions auditives, visuelles, abus sexuels..
  • face aux catastrophes naturelles ou non (nucléaire), à la guerre…

Ce syndrome doit être pris en charge selon son importance par des spécialistes de la santé : médecins, psychologues, naturopathes, hypnothérapeutes…
L’EMDR 3 apparaît comme une technique émergente et rapide pour traiter ces troubles.
Dans l’interprétation de la perception des émotions, le spécialiste devra distinguer : l’intensité de 0 à 10, la durée, la qualité.

La durée est un élément fondamental de l’émotion. C’est ce qui différencie l’émotion de l’humeur.
Là où la tristesse reste une vague de quelques minutes, la dépression devient un océan et s’installe durablement.
L’humeur peut être fluctuante ou chronique entrant dans un état dépressif quand il s’agit de tristesse.

Voyons maintenant les expressions émotionnelles.

 2. Les expressions émotionnelles 

Les expressions emotionnelles peuvent être verbales et/ou non-verbales.

  • verbales : exprimées avec plus ou moins de sincérité. Elles manifestent l’expression de soi. Elles doivent donc être exprimées par le « JE ».

Exemple : ne pas dire « TU m’énerves ! » mais dire : « JE me sens énervé » ou « JE suis en colère ».

  • non-verbales :  exprimées par les mimiques, des gestes, une fuite, un défaut d’expression par une colère étouffée… Elles sont souvent considérées comme une forme d’expression émotionnelle plus spontanée et authentique.

3. Par où passent nos émotions dans notre cerveau ?

Deux circuits neuronaux sont à notre service :

  • Un circuit court : les émotions sensorielles et sensitives atteignent d’abord de manière aiguë la zone dite des amygdales cérébrales (nommées ainsi car en forme d’amande), chacune à la base de chaque hémisphère cérébral.

– Les amygdales cérébrales reçoivent constamment des informations sensorielles qu’elles évaluent très vite. Elles sont activées dans les situations d’anxiété, de peur, d’agressivité, de colère, et mémorisent les émotions qu’elles procurent. On peut les considérer comme des lanceurs d’alerte déclenchant la peur face à un danger. La remémoration d’un souvenir peut provoquer une réponse émotionnelle.Le complexe des 2 amygdales du cerveau reçoit les stimuli et aussitôt les oriente vers le thalamus au-dessus.

Les réactions les plus classiques activent le rythme cardiaque qui peut passer de 80 contractions par minute à 150 et les glandes surrénales libèrent deux neurotransmetteurs selon l’importance de l’impact, l’Adrénaline et la Nor-adrénaline, en plus de l’hormone du stress chronique le Cortisol.

– Le thalamus (4), il s’appelle ainsi car fort important pour notre sommeil, on lui a donné ce nom qui évoque en latin la chambre à coucher. Il est la gare de triage de nos émotions avant qu’elles ne remontent au cerveau cortical qui gère la compréhension des émotions et les réactions que nous décidons.

Il est le premier relais de toutes les informations sensorielles que nous recevons (sauf les messages olfactifs), et le centre des réflexes émotionnels, sans intervention du cortex cérébral.

Une grande émotion n’atteint pas le cortex volontaire et touche directement la profondeur de notre cerveau… Pas facile à gérer car il répercute l’émotion directement vers de nombreux organes : la peau qui devient blême, les yeux qui pleurent, le tube digestif qui se contracte dans tous les sens, le système urinaire qui se libère, la sexualité qui peut exploser.

En état de veille, le thalamus transfère et filtre des informations sensorielles périphériques spécifiques vers le cortex et aide à garder la vigilance en particulier dans le sommeil léger.
En état de sommeil lent, il se déconnecte du cortex qui ne reçoit plus ou si peu les stimulations sensorielles, et participe au processus de consolidation de la mémoire, la vigilance et la conscience. D’où l’importance d’un sommeil réparateur y compris pour permettre la mémorisation.

L’Hippocampe à son tour est le chef de la mémoire. Il se nomme ainsi car en forme de cheval marin. Il est essentiel pour l’apprentissage de la mémoire, on peut même dire des mémoires et leur stockage sur le long terme.
Le volume de votre Hippocampe peut être mesuré. L’imagerie médicale peut évaluer son volume, normalement de 3 à 3,5 cm3. Si un seul hippocampe est endommagé, on n’observe pas de trouble important de la mémoire. Au fond, nous en avons un en réserve, mais mieux vaut le protéger en l’entretenant, en retenant ce qui nous passionne. Dans la maladie d’Alzheimer, on observe une diminution nette de son volume. En comparaison, notre néocortex mesure 320-420 cm3.

Un circuit long : il atteint le cortex cérébral celui qui utilise et gère les informations émotionnelles avec une certaine sagesse, celle du raisonnement qui reste encore possible.

Cela signifie que l’information du circuit court a pu fort heureusement joindre le cerveau décisionnel qui va apaiser l’organisme tout entier.

4. Les conséquences psycho-somatiques

Nous sommes des êtres psycho-logiques, capables selon les circonstances de gérer nos émotions y compris les plus difficiles. Et cela est d’autant plus vrai que nous y sommes préparés, c’est dire que nous devons connaître nos 9 émotions, au moins 6 d’entre elles les plus négatives.

En plus du système cardiaque que les émotions négatives accélèrent pour envoyer plus de sang vers le cerveau et vers les viscères qui en ont besoin, les muscles et le système ostéo-musculo-articulaire (pour la fuite), on isole d’autres conséquences qui atteignent des organes spécifiques, le système respiratoire, le système digestif, le système urinaire, le système hormonal, la peau.

  • Le système respiratoire : nous connaissons bien le chagrin et les pleurs qui se traduisent par une hyper-ventilation avec des respirations saccadées qui peuvent réduire un temps nos capacités d’oxygénation générale. A l’inverse une émotion positive peut nous faire rire aux larmes et est utilisée en rigolothérapie.

 

  • Le système digestif
    Dans sa partie haute, c’est surtout l’estomac qui est le réceptacle de nos émotions. En plus de la réduction des sécrétions salivaires (bouche sèche), la conséquence la plus importante est une sécrétion acide (HCL) plus abondante, source d’inflammation gastrique (gastrite) et si elle se chronicise responsable d’ulcérations qui risquent de dégénérer vers le cancer.
    Vous avez tous remarqué que les stress et angoisses ont tendance à nous demander quelques compensations (circuit de la récompense). C’est l’appel du sucré ou d’aliments destinés à combler un vide intérieur plus ou moins brutal ou chronique. C’est ce que l’on observe aussi avec les effets indésirables de médicaments anxiolytiques ou anti-dépresseurs.
    Il y a un risque de grignotage émotionnel, (nous mangeons nos émotions). On comprend facilement les conséquences métaboliques : prise de poids, risques de diabète avec toutes ses conséquences.

Dans sa partie basse, la réaction atteint surtout le colon et le rectum qui à leur façon peuvent pleurer déclenchant un syndrome diarrhéique brutal incontrôlable. J’ai pu l’observer dans un aéroport : un avion dut revenir en catastrophe, atterrissant de justesse. Un passager tout habillé de blanc passa devant moi. Visiblement, il n’avait pas pu se retenir…

Quand le système émotionnel est longuement agressé, les symptômes peuvent être ceux qu’une Recto-Colite-Ulcéro-Hémorragique (RCUH), colon et rectum pleurent le sang.

  • Le système urinaire : il s’agit d’une augmentation de la filtration rénale, qui peut être due à une augmentation du taux de glucose dans le sang libérée par le foie et les muscles sous l’effet du cortisol de la surrénale. Pour réduire la concentration du glucose, une dilution est nécessaire par régulation hydrique hormonale et soif intense. Il en résulte une augmentation du volume urinaire arrivant dans la vessie, d’où l’urgence de la miction qu’on peut avoir des difficultés à retenir.
  • Le système hormonal, est très sensible aux stress, stimulant comme dit plus haut les glandes surrénales (la médullosurrénale au centre de la glande et la corticosurrénale à sa périphérie). Sont également impactées les glandes sexuelles, pouvant déclencher surtout chez les femmes, une perturbation du cycle menstruel.
  • L’enveloppe cutanée. Vous avez tous remarqué, la réaction dite de la chair de poule par stimulation des petits nerfs érecteurs de notre pilosité, surtout sur les avant-bras. Cette réaction se voit autant face à des émotions négatives que positives, lors des caresses très douces ou lors de changements brutaux de la température corporelle.

 

Les émotions nous appartiennent et dépendent de notre culture, de nos habitudes de vie, de notre éducation, de nombreuses circonstances dans notre vie.

 

Autrefois, quand nous étions enfant, on disait au garçon, tu ne dois pas pleurer, pleurnicher comme une fille. Ces bêtises ont fort heureusement quitté notre vocabulaire, car les psychologues nous ont appris que nos émotions n’ont pas de relation directe avec notre genre, elles doivent être analysées, respectées, exprimées (non refoulées) comprises quel que soit notre âge.

 

5. Les émotions de fin de vie

Quelles que soient les circonstances, la maladie, l’âge, les émotions sont bien présentes : la peur, la tristesse, le dégoût sources d’angoisses, très rarement la joie… C’est dans ces moments de détresse que les soins dits ”palliatifs” sont d’une grande importance.

Les équipes médicales de ces centres (trop peu nombreux) sont les mieux placées pour en rendre compte et doivent être écoutées à un moment où les responsables politiques cherchent à légaliser (sous la pression inconsciente des bien-portants) les expressions synonymes : l’aide active à mourir, le suicide assisté, ou l’euthanasie. Elles risquent malheureusement d’être imposées au monde médical s’opposant frontalement ainsi au serment d’Hippocrate que tout médecin prête lors de sa qualification doctorale.

La meilleure façon de gérer nos émotions est donc de les bien connaître afin qu’elles concourent au sentiment de bien-être général, à l’épanouissement de notre Être.

Cela contribue à développer un niveau élevé d’immunité, et à prévenir l’arrivée de telle ou telle pathologie.

Pr Henri Joyeux


1.- [email protected] et 07 69 10 32 40
2.- Psychologue, anthropologue, sociologue, professeur d’université, enseignant et journaliste d’opinion
3.- L’EMDR (l’EyeMovement Desensitization and Reprocessing) est une psychothérapie par mouvement oculaires qui cible les mémoires traumatiques des individus.
4.- Thalamus veut dire chambre à coucher. C’est Galien (131-201), médecin grec exerçant à Rome qui donne à cette zone du cerveau, le nom de couche optique , le mot thalamos signifiant littéralement dans ce contexte chambre nuptiale ou plus exactement couche nuptiale. Galien fut un temps le médecin personnel de Marc-Aurèle.
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